Un programme visant la création d’un réseau de pathologie virtuelle en Auvergne-Rhône-Alpes labellisé par le CLARA

Réseau Pathologie virtuelleLe Comité de Pilotage Scientifique du Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) vient d’accorder le label « Projet Structurant du CLARA » au projet de création d’un réseau de pathologie virtuelle en Auvergne-Rhône-Alpes (VPATH-ARA).

Coordonné par le Dr. David MEYRONET (Hospices Civils de Lyon), VPATH-ARA vise à structurer les centres cliniques régionaux pour améliorer l’efficacité du diagnostic des personnes atteints de tumeurs rares et à développer la télé-expertise en cancérologie.

VPATH-ARA répond à un enjeu majeur en cancérologie : assurer une égalité d’accès à l’innovation, quel que soit le lieu de prise en charge initiale des malades. Il s’inscrit pleinement dans les nouvelles missions des cancéropôles de soutenir le développement de la recherche clinique en région et le développement de nouvelles actions structurantes.

Vers un réseau de pathologie virtuelle au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes

L’anatomopathologie est une discipline médicale unique, au carrefour de la clinique, de la biologie et de l’imagerie qui constitue un des maillons essentiels du diagnostic. Par exemple, dans les cas suspectés de cancer, c’est la réalisation d’un examen anatomopathologique des organes et des tissus par une inspection visuelle directe des pièces opératoires et un examen microscopique d’échantillons qui permet d’établir de façon définitive le diagnostic de cancer.

La pathologie « virtuelle » utilise les échantillons de tissus montés sur lames de verre en les transformant en images numériques. Celles-ci sont ensuite mises en ligne sur des serveurs pour être consultables à distance, permettant à des pathologistes de procéder à l’examen microscopique des échantillons sans attendre la circulation des lames.

Le projet de réseau de pathologie virtuelle en Auvergne-Rhône-Alpes (VPATH-ARA) prévoit de donner accès aux centres cliniques régionaux (CHU de Lyon, Grenoble, Saint-Étienne et Clermont-Ferrand, Centre Léon Bérard et Centre Jean Perrin) au système de microscopie virtuelle mis en place. Il va permettre aux CHU de Lyon, Grenoble et Saint-Étienne de s’équiper en moyens de numérisation à haut débit dès 2016. Il a pour objectif d’accompagner le regroupement des régions Rhône-Alpes et Auvergne en identifiant les sources de financement possibles pour compléter l’équipement des autres centres.

Il vise également à harmoniser les capacités de télédiagnostic et les processus basés sur la microscopie virtuelle en Auvergne-Rhône-Alpes.

Enfin, VPATH-ARA permettra enfin de développer la formation continue des anatomo-pathologistes et de faciliter l’accès aux ressources numérisées pour les chercheurs.

Le soutien à l’émergence de nouvelles actions structurantes

Dans le cadre de sa programmation 2015-2017, inscrite dans le 3ème Plan Cancer, le CLARA a pour mission de développer la recherche clinique et de détecter les initiatives de structuration régionale. Au cœur de ces actions, le programme « Projets Structurants du CLARA » a démontré sa capacité à mobiliser un nombre important de chercheurs et médecins autour de priorités partagées en contribuant à apporter une reconnaissance nationale et internationale à des spécificités régionales (World Sarcoma Network, European Lymphoma Institute, …)

« Le Comité de Pilotage Scientifique du CLARA a salué la qualité et l’ambition du projet VPATH-ARA. Il présente toutes les caractéristiques d’un projet mobilisateur pour la communauté de la cancérologie et pouvant apporter des réponses dans la question clef du développement de la médecine personnalisée des cancers » souligne le Dr. Amaury MARTIN, Secrétaire Général du CLARA.

Ce projet s’inscrit également dans la volonté du CLARA de soutenir les travaux à l’interface entre numérique et santé, en lien avec le cluster I-Care, et mobilisant les compétences en modélisation et analyse de données massives.

Un projet a vocation nationale qui s’appuie sur des réseaux d’experts

Les tumeurs rares nécessitent une prise en charge diagnostique spécialisée dont la complexité s’est accrue ces dernières années et que peu de centres hospitaliers sont en capacité de réaliser en dehors de réseaux nationaux voire internationaux. La prise en charge implique en effet une exigence de double lecture des échantillons et l’utilisation de plateformes techniques immuno-histochimiques et moléculaires nécessitant du personnel expérimenté sur un cancer spécifique.

La première phase du projet se concentrera sur les tumeurs cérébrales rares en lien avec des réseaux d’experts avant une ouverture au niveau national et à d’autres cancers.

Le projet s’appuiera pour sa mise en place sur deux réseaux nationaux anatomo-pathologiques des tumeurs cérébrales : le Réseau de Neuro-oncologie Pathologique (RENOP) et le Groupe d’Étude de Neuropathologie Oncologique Pédiatrique (GENOP). La numérisation des cas de tumeurs cérébrales rares permettra à chaque expert de consulter à distance les données morphologiques de la tumeur. Il devient ainsi possible d’accélérer le délai nécessaire à la double lecture pour certains cas  urgents avec un avis simultané de plusieurs experts. Autre bénéfice, la double lecture des lames physiques en réunion de consensus pourrait être limitée aux cas n’ayant pas obtenu de consensus après double lecture en ligne.

Ce projet repose sur une infrastructure informatique sécurisée grâce à l’accréditation « Hébergeur de données de santé » obtenue par la Direction du Système d’Information et de l’Informatique des Hospices Civils de Lyon. Il s’appuie également sur une intégration spécifique de la plateforme SPIRAL CONNECT de l’Université Claude Bernard Lyon 1. Les développements réalisés permettront dans un second temps d’élargir l’utilisation du réseau de pathologie virtuelle à d’autres cancers, continuant à renforcer le positionnement des experts régionaux au niveau national.