
Le colloque de décembre 2024 célébrant les 10 ans de l’IC-HCL a permis de retracer les grands jalons qui ont marqué le développement de l’Institut, de mettre en lumière la manière dont le CHU a structuré son activité et de présenter sa feuille de route stratégique pour les prochaines années, marquant ainsi une nouvelle étape dans le développement de la cancérologie au sein des HCL.
Les 10 ans de l’Institut de cancérologie (IC-HCL) coïncident avec le bilan à mi-parcours de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 et avec la mise en place d’un réseau de Comprehensive Cancer Centers à l’échelle européenne.
C’est à la lumière des orientations prises par l’Institut National du Cancer, des spécificités de la déclinaison régionale de la lutte contre le cancer présentée par notre ARS et de la vision du Président d’UNICANCER sur les complémentarités à exploiter entre CHU et Centres de lutte, que l’IC-HCL a dévoilé sa feuille de route stratégique 2025-2030.
Les enjeux de la cancérologie à horizon 10 ans
La cancérologie est un domaine en évolution rapide, avec des enjeux importants à 10 ans, dans un contexte d’accélération de la personnalisation du dépistage et des soins, de chronicisation de la maladie, de l’émergence de nouvelles capacités thérapeutiques et du développement de la recherche sur données.
La stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 marque ce changement de paradigme. Avec 40% des cancers évitables, la prévention de la maladie prend une place importante dans la lutte contre le cancer. Le diagnostic précoce et non-invasif de la maladie, facilité par le développement des biopsies liquides, ainsi que le progrès médical permettent aujourd’hui d’améliorer le pronostic, de contrôler la maladie, voire de la guérir. La préservation de la qualité de vie, la gestion des séquelles, la prévention de la récidive et l’accompagnement per- et post-cancer deviennent un autre pilier important de la prise en charge. La gestion des effets secondaires à long terme est essentielle à plusieurs niveaux : psychologique, social et économique. Les populations oncopédiatriques, oncogériatriques et les patients avec cancers rares devront faire l’objet d’une attention spécifique.
La médecine de précision, multidisciplinaire et intégrative s’affine, dopée par les gisements de données disponibles et le développement de la bioinformatique et de l’IA pour mieux les exploiter. Par exemple, l’IA jouera un rôle croissant dans l’analyse des images médicales, la détection précoce des cancers et la prédiction de la réponse au traitement. La construction de modèles prédictifs grâce au big data permettra de mieux comprendre les facteurs de risque et de personnaliser les stratégies de prévention et de traitement. Les approches physiques basées sur de nouvelles techniques IA-assistées de chirurgie ou de radiologie interventionnelle élargissent les perspectives de guérison tout en améliorant la récupération et en limitant les séquelles.
A la faveur de levée de barrières technologiques, l’innovation thérapeutique en cancérologie se poursuit avec des traitements toujours plus sophistiqués, comme les CAR-T cells, les vaccins thérapeutiques ou encore la radiothérapie interne vectorisée. Pour ces nouvelles thérapies, il y a un enjeu d’accessibilité car elles restent souvent circonscrites à quelques établissements du fait du niveau d’expertise clinique ou encore d’infrastructures spécialisées qu’elles requièrent pour leur mise en œuvre.
En somme, les parcours patients devront être personnalisés et coconstruits avec les patients, les aidants et les acteurs du territoire pour prendre en compte toutes les dimensions des stratégies de prévention, d’accès à l’innovation diagnostique et thérapeutique, d’usage des technologies digitales et de gestion de l’après cancer.