Organisé du 22 au 24 octobre 2025 à Shanghai par la Shanghai Jiao Tong University School of Medicine (SJTUSM), le Symposium Médical International 2025 a réuni des chercheurs de haut niveau issus de l’Université de Manchester, du Cancéropôle Lyon Auvergne-Rhône-Alpes (CLARA) et de la Yong Loo Lin School of Medicine de l’Université Nationale de Singapour. Cette rencontre trilatérale visait à renforcer les coopérations scientifiques internationales autour de trois axes stratégiques et complémentaires : l’intelligence artificielle en médecine, la cancérologie et le vieillissement.
La première journée, dédiée à l’IA médicale, a mis en lumière les avancées en biostatistique, imagerie et pharmacologie computationnelle. Les échanges ont porté sur la conception de médicaments assistée par IA, l’éthique du numérique en santé, l’imagerie cérébrale et protéique, ainsi que le diagnostic automatisé en contexte à ressources limitées, soulignant le rôle clé de l’IA dans la médecine prédictive et l’aide à la décision clinique.
Les sessions consacrées à la cancérologie ont ensuite exploré les mécanismes métaboliques, épigénétiques et thérapeutiques des tumeurs. Les chercheurs ont présenté des travaux de pointe sur l’immunité antitumorale, la dormance métastatique, la résistance aux traitements, ainsi que sur des approches innovantes reposant sur les ARN messagers et les thérapies ciblant la cachexie tumorale, illustrant le continuum entre recherche fondamentale et applications cliniques.
La dernière journée, centrée sur le vieillissement, a abordé les interactions entre sénescence cellulaire, métabolisme, rythmes circadiens et santé globale. Les discussions ont notamment porté sur la sénescence mitochondriale, l’oncogériatrie et le développement d’outils numériques visant à préserver les capacités physiques et cognitives des personnes âgées.
Les participants au symposium formaient un ensemble pluridisciplinaire de chercheurs et cliniciens-chercheurs de diverses disciplines représentant la diversité des approches nécessaires à la compréhension intégrée du cancer et du vieillissement.
Les scientifiques français du réseau CLARA ont occupé une place de choix dans le programme. Pascal Roy et Eric Folco ont illustré les apports de l’IA et de la biostatistique pour le diagnostic médical ; Nicolas Reynoird et Olivier Le Bacquer ont détaillé leurs travaux sur les mécanismes épigénétiques et métaboliques ; David Bernard a présenté ses recherches sur la sénescence
cellulaire, tandis que Claire Falandry a mis en avant les avancées de l’oncogériatrie. Ces contributions témoignent du rôle moteur des équipes françaises d’Auvergne-Rhône-Alpes dans la recherche biomédicale internationale.
Cette visite a mis en évidence la forte orientation translationnelle de la School of Bioengineering, où la recherche technologique se transforme rapidement en innovations cliniques. Les équipes rencontrées combinent excellence scientifique et esprit entrepreneurial, avec plusieurs spin-offs actifs dans le domaine des dispositifs médicaux et de la thérapie guidée par imagerie. Les échanges ont permis d’identifier plusieurs axes de coopération potentiels pour la validation clinique en Europe des dispositifs d’ablation
thermique et l’intérêt de la délégation française pour les outils de protéomique.
La visite a mis en évidence la complémentarité des approches au sein de la SLSB : des études fondamentales en génétique et biologie moléculaire jusqu’aux applications translationnelles en cancérologie, immunothérapie et biotechnologie.
Les chercheurs rencontrés partagent une forte orientation vers la modélisation multi-échelle (du gène à l’organisme) et la transdisciplinarité, notamment à l’interface entre biologie, chimie et sciences des données. Cette visite permet d’envisager plusieurs axes de collaboration potentiels dans les domaines de la protéomique du cancer, de la résistance thérapeutique, et de la génomique comparative appliquée à la santé humaine.
La School of Medicine a récemment développé un nouveau campus à Pudong (ouvert et en déploiement 2023–2025), conçu pour regrouper enseignement, recherche et infrastructures cliniques sur une superficie importante (≈29 hectares).
Ce site moderne intègre équipements de R&D, plateformes de recherche, capacités d’accueil pour étudiants/chercheurs et un maillage avec les hôpitaux affiliés, renforçant la capacité de SJTUSM à conduire des programmes translationnels de grande envergure (préclinique et clinique) et à accueillir des collaborations internationales.
Ce symposium a ainsi confirmé la volonté partagée des institutions partenaires de promouvoir une innovation médicale à l’échelle mondiale, fondée sur une approche intégrée associant technologies numériques, biologie et pratique clinique, au service de la compréhension et du traitement du cancer et du vieillissement.
