Étude : Toxicité de très faibles doses de pesticides sur les cellules de la moelle osseuse

Étude : Toxicité de très faibles doses de pesticides sur les cellules de la moelle osseuse

Communiqué de presse | Université de Tours | nov 2021

L’équipe de recherche LNOx (« Niche leucémique et métabolisme oxydatif », CNRS ERL7501) de l’unité GICC EA-7501 (université de Tours) vient de publier un article dans la revue scientifique internationale Cancers. Les chercheurs y exposent une étude démontrant la toxicité de très faibles doses de pesticides sur les cellules de la moelle osseuse.

Il y a quelques mois, l’équipe LNOx publiait un article dans Scientific Report établissant une augmentation du risque de leucémies en cas de forte exposition à des pesticides chez les professionnels exposés (agriculteurs,…)

Dans un nouvel article publié dans la revue Cancers, ces mêmes chercheurs démontrent que de très faibles doses, celles auxquelles est confrontée la population générale, sont aussi potentiellement nuisible au bon fonctionnement de la moelle osseuse.

Ref : Low-dose pesticides alter primary human bone marrow mesenchymal stem/stromal cells through ALDH2 inhibition. Foucault A, Ravalet N, Besombes J, Picou F, Gallay N, Corset L, Bourgeais J, Hamard S, Domenech J, Loyer P, Vallet N,  Lejeune J, Gyan E, Béné MC, Vallette F, Olivier C, Herault O. Cancers (Basel) 2021, 13:5699

Ainsi, dans le cadre de l’étude PENICA du Cancéropôle Grand-Ouest menée par l’équipe LNOx, des cellules de la moelle osseuse (cellules stromales mésenchymateuses ou CSM), dont le rôle est de contrôler le fonctionnement des cellules souches qui fabriquent les cellules sanguines, ont été exposées à un cocktail de très faibles doses de sept pesticides très fréquemment rencontrés dans l’alimentation et les eaux de boisson.

Les chercheurs ont démontré que l’exposition prolongée à ce cocktail induit des cassures de l’ADN de ces cellules CSM en lien avec la diminution de l’aldehyde deshydrogenase-2 (ALDH2), une enzyme importante pour détoxifier l’acetaldehyde, produit toxique et cancérigène. Ces anomalies aboutissent à des perturbations majeures du contrôle des cellules souches de la moelle osseuse. Or, les chercheurs ont aussi retrouvé ces mêmes anomalies dans les cellules CSM de patients âgés présentant un état pré-leucémique (appelé myélodysplasie), suggérant que l’exposition prolongée à de très faibles doses de pesticides pourrait favoriser l’apparition de ces affections.

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