Exemple de cartographies quantitatives obtenues durant le projet SarQuantIRM, piloté par Dr Benoît Allignet et Benjamin Leporq

Dr ALLIGNET Benoît, Centre Léon Bérard

Oncologue Radiothérapeute au Centre Léon Bérard et actuellement en thèse au laboratoire CREATIS, Benoît ALLIGNET est lauréat du Concours d’Innovation d’Etat i-PhD et de l’Académie Nationale de Médecine. Ses travaux portent sur les sarcomes, les cancers du poumon, la radiomique et l’IRM quantitative.

LEPORQ Benjamin, Centre de Recherche en Acquisition et Traitement de l’Image pour la Santé (CREATIS)

Chargé de Recherche Inserm au sein du laboratoire CREATIS, Benjamin LEPORQ est spécialisé en IRM quantitative et radiomique pour l’identification de biomarqueurs. Ses travaux ont abouti à la publication nombreux articles et brevets et ont été à l’origine de la startup SoQut Imaging dont il est directeur scientifique.

Exemple de cartographies quantitatives obtenues durant le projet SarQuantIRM (au milieu), piloté par Dr Benoît Allignet (à gauche) et Benjamin Leporq (à droite)

Votre projet SarquantIRM a été lauréat du dispostif Oncostarter en 2023. Pouvez-vous rappeler quel était son objectif et en quoi l’accompagnement du Cancéropôle CLARA a-t-il été déterminant dans le développement du projet ? Quels enseignements ou recommandations donneriez-vous pour d’autres porteurs de projet qui souhaitent bénéficier de ce soutien ?

SarQuantIRM visait à créer une « carte d’identité numérique » des tumeurs par des méthodes innovantes d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) multiparamétrique quantitative. Cette technologie était appliquée aux sarcomes, des tumeurs rares et complexes. Elle permettait d’analyser finement la biologie tumorale et notamment son niveau d’oxygénation, un facteur clé de résistance aux traitements.

Le soutien du CLARA a été crucial dans ce projet et les suites à venir. Il a permis la construction et la réalisation de cet essai clinique interventionnel, montrant à la fois la faisabilité de nos innovations en pratique courante et leur intérêt pour prédire la réponse au traitement. Ce soutien était le chaînon manquant entre les financements intra-institutionnels souvent limités aux phases très exploratoires, et les financements nationaux et européens qui exigent des données préliminaires robustes.

Un enseignement majeur de cette expérience : la collaboration multidisciplinaire est un accélérateur d’innovation. Mon conseil aux porteurs de projet ? Impliquez dès le départ des médecins et des chercheurs en co-construction. Chacun apporte une expertise complémentaire.

Votre projet repose sur une collaboration étroite entre expertises médicale et scientifique. Qu’apporte concrètement ce binôme radiothérapeute – chercheur au projet SarquantIRM, à la fois en termes de pertinence clinique et d’innovation technologique ?

En tant que radiothérapeute je voyais un potentiel inexploité de l’IRM pour répondre aux besoins quotidiens de mes patients, mais sans connaître les limites technologiques. À l’inverse, Benjamin, au laboratoire CREATIS, développait des méthodes extrêmement prometteuses sans savoir comment les ancrer dans la pratique clinique.

Notre complémentarité a été la clé. Cette synergie a permis de transformer des idées théoriques en solutions concrètes : des premières expérimentations à un essai clinique interventionnel, des algorithmes complexes à des outils accessibles aux patients et soignants.

Le médecin apporte le terrain et les défis réels, le chercheur les moyens de les relever.

SarquantIRM est aujourd’hui lauréat d’une prématuration CNRS Innovation. Quelles sont les prochaines étapes du projet et quelles perspectives imaginez-vous pour son développement clinique ou industriel ?

Cette prématuration CNRS Innovation va nous permettre de poursuivre les validations techniques et de développer un logiciel de traitement de données performant et sécurisé. Ceci facilitera nos collaborations à venir avec d’autres hôpitaux, en France et à l’international, pour explorer de nouvelles applications au-delà des sarcomes.

La création d’une startup sera une étape clé. Elle nous permettra de certifier notre logiciel selon des normes exigeantes, garantissant la sécurité, la traçabilité et l’efficacité de notre technologie. Nous pourrons ainsi déployer notre technologie à grande échelle afin de répondre aux besoins émergents des soignants et des malades.

L’objectif est que notre carte d’identité numérique devienne un outil incontournable en imagerie médicale, afin de permettre d’améliorer les diagnostics et de personnaliser les traitements des patients.